Betancourt, vous, et moi…

Désolant.

Bien sûr, je suis ravi que Madame Betancourt soit libérée. Bien sûr, je me réjouis qu’une femme échappe à ses bourreaux, qu’autant d’automnes de cauchemar n’aient atteint cet idéalisme farouche, mais cette candeur un peu vaine, aussi.

Bien sûr, je me suis mis à la place d’un enfant, d’un mari, d’une soeur et même d’une mère, bien sûr, j’ai entraîné ma commisération en voyant naître des comités de soutien, en mesurant cette ferveur presque païenne de milliers de braves gens pour ce nouveau Che au féminin, donc forcément plus légitime et moins banal, moins encombrant aussi que le féroce révolutionnaire dont je m’étais naïvement encombré le t-shirt, étant ado.

Bien sûr, sur cette bouffée d’aurore, j’écris son nom, liberté, liberté chérie…
Bien sûr qu’elle est belle et libre, mais ni plus ni moins libre désormais que des centaines de millions de nécessiteux à qui même l’avenir n’appartient plus.

Quant à Sarko, le voilà bien misérable dans la peau du jeune président tendance qui colle des bisous et tire la couverture en affrétant l’Airbus de la République.

Pour le reste, je laisse les seuls (et véritables !) auteurs de cette libération se débrouiller avec l’avenir, et notamment le sort des otages qui restent désormais aux mains des FARC… A l’heure où on se dit tout, vous ne trouvez pas, en somme, qu’ils se sont fait « enc… »

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