Lettres ouvertes à Hillary et Monsieur Obama

Très chère Hillary,

Vous n’étiez alors « que » first lady…
Dans la lueur verdâtre de ce hall d’hôtel, vous avanciez de biais, dans le sillage du nouveau président…
Il y avait là deux mille personnes qui voulaient vous voir, vous sentir, vous toucher. Lui vous tenait par la main, vous tirant déjà dans les dédales de votre propre destin… Tout à votre légitime euphorie, vous trahissiez en riant, votre soif, votre appétit. L’humanité découvrait vos traits tendus, ce sourire célèbre, mi-joie, mi-rage…C’était un mardi, je me souviens, le 3 novembre, en 1992. Puis vous avez exercé la patience, l’intelligence, le pardon même, promené vos idées, l’esprit de couple et l’art savant de l’entretenir…
Je crois vous connaître, chère Hillary, et pour une fois, je n’avoue pas d’émoi, point d’instinct né de votre sexe opposé…
Je me contente de voir briller dans vos yeux les cinquante étoiles du « Old Glory »… Et pour autant, je sais que vous êtes sincère et que vous seriez la meilleure patronne des Amériques.
Aux pisses-froid vous jugeant froide et cassante, je dis que d’autres valeurs distinguent les femmes qui méritent le pouvoir que celles d’un fantasme roté au coin d’un bar. Et pour autant, je ne le prendrais pas, ce pouvoir qui vous irait pourtant si bien. C’est peut-être, chère Hillary, que les américains vous feraient trop de mal.
Et moi, je ne vous veux que du bien.

Pierre d’o

Monsieur Obama,

Ne vous y trompez pas, vous ne trouverez aucune félicité à battre Mrs Clinton.
La seule manière légitime de devenir président serait qu’elle vous cède sa place. Cela s’appelle de la galanterie, foutaise en dix lettres dont ne se préoccupent guère que quelques romantiques dont je fais partie. Ainsi donc pourriez-vous décider, Monsieur Obama, qu’un séjour de quatre ans à la maison blanche soit une sorte de bouquet ou de flambeau, démocrate évidemment, mais surtout intelligent, autre foutaise en onze lettres, celle-là, définitivement abandonnée par un nombre croissant de présidents… Monsieur Obama, si vous êtes quelqu’un de bien, si votre présence dans l’arène est dictée par l’espoir authentique de voir triompher les démocrates, cédez votre place à Hillary. Vous serez alors un grand homme.

Pierre d’o

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