Fosse aux molosses…

Mardi 26 février 2008, 17h45, petite gare d’une bonne banlieue de l’ouest lausannois…

Je suis au guichet, derrière une jolie jeune femme, juste pas la trentaine, cheveux marrons bouclés et attachés. Agitée, elle change d’appui d’une hanche à l’autre, se tourne, se retourne… Echappés de ses mains soignées, de longs ongles s’enfouissent fébrilement dans sa bouche rose… Elle se tapote les lèvres… le bal est étrange. Puis un couple survient, à jeun, qui cherchait aventure et que… Pardon, je m’égare !
Un couple survient, donc, du fond de la gare, flanqué d’un molosse. Vous savez bien, un de ces chiens campés sur les muscles qui leur servent de pattes, museau rose yeux bridés, oreilles cassées…
La fille sursaute franchement cette fois et lance en reculant :  » J’ai peur des chiens ! »
Le dadet, donne un vague coup de laisse à son protégé et dit: « Ah c’est pour ça que vous me regardiez ! » lance-t-il…!
« Je me disais aussi, qu’est-ce qu’elle a la meuf à me mater comme ça, elle drague ou quoi ? ». Puis un gros rire spirituel vint comme une signature, comme si l’allure vestimentaire du crétin ne suffisait pas. Et je m’en veux de n’être pas intervenu, par simple courtoisie envers la belle, par pure désapprobation pour l’abruti. C’est que voyez-vous, mourir là déchiqueté, dévoré dans cette gare minable, vous m’en auriez peut-être voulu, qui sait…

Pierre d’o

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