Ce qui me met en pétard!

Que le choix de la direction de Swissmetal soit bon ou mauvais, finalement, n’est qu’un détail dans le mauvais épisode qui se joue à Reconviliers.
A entendre les propos effrayants du porte-parole des grévistes, arrière-petit fils, petit-fils, fils, père et bientôt grand-père de petit gréviste lui-même, on se dit qu’il ne fait pas beau entreprendre de ce côté du canton de Berne! Et tous ces braves gens, du pharmacien au boucher, de l’ado gothique au bistroquet, de l’instite à Monsieur le curé, deviennent le jouet de leur propre rancoeur malsaine, ravalent la haine primaire du patron, rêvent à cette « Boillat » qui n’existe plus et qui n’existera plus, le mois prochain ou après-demain, de toute façon. L’industrie à changé, le monde à changé, mesdames et messieurs les Lantier du 20e siècle. Que vous le vouliez ou non, les entreprises ne sont plus à vous, les patrons ne sont plus des mamans, les collègues des frères et l’usine votre chose. Evidemment, c’est dur d’être là avec ses mains calleuses, ce gros noeud dans la gorge, vos yeux brillants et cette sale gueule en face ! Car en somme, c’est ça votre problème, non ? Evidemment, je vous comprends, mais c’est comme ça.
Les actionnaires financent, les ouvriers produisent, depuis la nuit des temps. Mais bientôt, vos patrons s’appelleront Khodorkovski ou Chen Xin Huan et ça n’aura pas d’importance car vous ne les verrez jamais.
Mettez-vous au boulot, bon sang ! La tête haute, concentrés, adroits, consciencieux, et regardez-les, yeux dans les yeux, ceux qui décident, le jour où, de toute façon, la Boillat ne sera plus. Et là, vous aurez bien agi.
Mais peut-être est-ce déjà trop tard…
Pierd’o

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