Le racisme, au fait, c'est quoi ?

Je n’aime pas les pédophiles, les démagogues, les pédants, les vantards, les mufles, les violeurs, les imposteurs et les pétasses de toutes les couleurs. On peut préférer un jeune yo kosovar en Vuitton à une ministre de l’éducation libérale, une naine iranienne en chador à un directeur d’école d’art, un dandy soudanais à un inévitable avocat genevois, quand même. A quoi confine le racisme ? A la couleur, à l’accent, au cœur, aux sentiments? Qui doit-on tolérer de tout façon ? Et pourquoi ?
J’étais l’autre jour, dans un train qui m’emmenait à Bâle. Dans le compartiment voisin, un couple de coréens en tenue de soirée (il était 8h du mat) se mit à lancer, sur un portable, une bonne vingtaine d’appels dans une langue aussi stridente qu’inélégante, piaillant, reniflant, gloussant, piaffant, sur un ton, avec une constance, dans une absence totale de pudeur et de discrétion qui fit penser un instant à une caméra cachée. Entre deux appels passés, l’engin sonnait lui-même, avec une musiquette à vous faire sentir pousser les polypes. Sans crier gare, un deuxième engin surgit d’une banane Hermès et s’illumina de violet en geignant lui aussi.
Et les deux yuppies boudinés, bientôt blottis l’un contre l’autre, posèrent leur 36 sur la banquette vis-à-vis, empêchant tout autre passager de s’y installer. Puis tout étourdis, épuisés, rotant, dans un dernier râle, les cinq boîtes de Red Bull laissées par terre, ils se mirent à ronfler comme un groupe de seniors du Rotary de Tartegnin à la cabane Montfort. Nous étions tous là, médusés, entassés, témoins d’un pan entier de l’économie horlogère, n’osant même penser ce que certains disent tout haut.
Pierd’o

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