Le CPE, forza Italia, la Boillat, mon magnolia…

Chaque année, vers la Saint-Benjamin, tous les matins, je fais le détour de l’église pour passer près du magnolia. C’est que depuis des années, à 3 jours près, – oui, trois jours, vous entendez? – cet arbre noir et robuste transforme les aubes frileuses en opéra japonais. Aux bouts sévères de ses branches jaillit impudiquement tout un bal de chaussons, de tutus, de ruban roses, de choses de filles, d’âge heureux. C’est un peu de Giverny qui traîne là, loin des poètes, et des accents de la bohème.
Mais aujourd’hui, à la Saint-Jules, alors que Pâques est à la porte, le magnolia dort encore. Oh, il y a bien les bourgeons, pour faire patienter. Roses, déjà, comme des fuseaux, on les sent bouillonner. Deux semaines que ça dure! Rien! C’est qu’il a neigé ce matin, c’est qu’il fait froid, que tout le monde se retient. Que le monde retient son souffle. Que la nature et les hommes n’avancent pas.
Qu’en France, à Reconvilier, ceux qui aimeraient travailler ne veulent en payer le prix, gueulant à tout prix.
Pitié pour le magnolia, laissez-le exploser, donnez-nous du bonheur, de l’espoir, tous, là-haut, là-bas, ici-bas.
Donnez-nous de la chaleur et de la joie.
Pierd’o

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