Second life…

Vous qui n’êtes ni beaux ni riches, vous qui ne fréquentez que les cinémas, les restaurants, les musées de la ville voisine, vous dont le destin provincial se confond avec la vie de mille de vos humbles voisins, vous qui, une seule fois l’an, laissez emporter votre enveloppe de chair et d’os dans le tourbillon d’une disco, vous, dont l’existence banale, les sentiments mièvres, l’horizon proche, le verbe convenu sont autant de traits rassurants, vous qui n’êtes ni de gauche, vraiment, ni de droite, assurément, vous qui ne savez pas voler, vous qui n’osez pas aborder l’autre, vous qui n’avez pas le temps de lire, de marcher, d’écouter, d’aimer, second life est peut-être votre salut ! Comment rencontrer plus de trois millions d’autres jobards crédules, de paumés, de sots plus ou moins snobs, comment échapper à l’autre physique en se jetant dans les bras des autres virtuels, comment passer dix, quinze, vingt, trente heures par semaine à négliger sa vie, les vrais autres, les oiseaux, le froid qu’il fait, le chat qui dort ?
A l’ère de la Xbox 360, de la PS3 et du règne des consoles à 128 bits, comment accepter de gâcher son temps dans un monde dont l’univers graphique est à peine digne d’un Commodore 64 ?
Moi, je sens, je ressens, je touche, je bois, j’aime, je marche, je respire, je crains pour ma planète et mon prochain, et j’emmerde second life. Si vous êtes comme moi, téléphonez-moi !
Pierdo

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