Une presse libre…

Alors que la mode aujourd’hui, est de défendre bec et ongle une presse
libre, qu’en est-il de notre liberté à nous, vis-à-vis d’elle ? Peut-on
se soustraire un instant aux effluves typographiques, aux aurores
numériques qui embaument nos matins?
Vous êtes-vous seulement demandé ce
que serait notre vie sans la presse ? Ecrite, parlée, ânonnée… plus de
presse, nada, niet !
Na ! Sachant que la presse va se nicher là où ça se
passe, là où ça fait mal, le monde serait meilleur puisqu’on ne
parlerait pas de ce qui se passe mal. Quoique…!
Sans la presse, on
n’entendrait plus parler du mal, d’accord,
mais pas du bien non plus…
Donc on ne penserait plus.
On ne penserait rien…qu’est-ce qu’on serait
bien !
Mais de quel mal au juste ? Et de quel bien ? Qui en déciderait ?
Vous voyez, ça coince déjà. On ne peut se passer de la presse.
C’est
par elle qu’on sait qu’une autre femme a été élue au conseil fédéral,
qu’elle est avocate (vous êtes avocat, vous ?), qu’elle est jeune et
intelligente (ben, faut quand même quelques arguments pour se faire
élire, non?), qu’elle a des idées et du courage.
Grâce à la presse, on
sait même qu’elle est jolie. Grâce à la presse, au café du Commerce, on
esquinte Calmy-Rey, Couchepin,
on ricane bêtement devant une photo d’un
ministre torse nu ou une caricature de Brélaz. C’est rigolo de pouvoir
traiter de pétasses et de connards nos élus, entre deux chopes et une
Parisienne Super.
Sans être inquiété. Sans rendre de compte. Grâce à la
presse…
Hier, Henri Grouès est mort. Une vie pour les autres, les
pauvres,
les sans abris. Une vie où ont été absents ceux qui en un mois,
gagnent le double que certains durant toute leur existence…
Ce matin,
on annoncera la mort de l’abbé Pierre. Je prie pour qu’on ne se
souvienne que du bien fait, que de ces âmes perdues qu’il a sauvées en
donnant de l’espoir. N’écoutez pas le reste, vous autres. Du vilain, il y
en a assez ailleurs.
Pierdo

Leave a Reply