Quand on est con…

Ce qu’il y a de fantastique dans les relations qu’on entretient avec les gens qu’on déteste, c’est que même si par inadvertance, pure paresse ou simple charité chrétienne, l’on décide de les épargner en novembre… Paf, les revoilà en décembre, prompts à nous rassurer sur leur belle santé d’emmerdeurs, de faschos, tout en nous rappelant le refrain de Brassens les concernant. J’avais, presque par inadvertance, un peu par paresse et sûrement pas par charité chrétienne, lâché les basques de Gfeller, Urs le bien nommé, en novembre justement. Passé maître dans l’art de souffler le froid puis le chaud, de remettre sans compter de son huile calvino-pontificale sur le feu de nos misères populaires, Urs Gfeller donc s’en prenait vulgairement aux Verts qui avaient osé remettre à l’ordre un de leur petit con. Décidément… ! Le grand thuriféraire de la Première, toujours à l’affût de la formule ampoulée, de la tournure qui tue, traitait pourtant les Verts de faux Verts, plus occupés selon lui, à travestir leur but de gauchistes qu’à se préoccuper d’environnement…

Hier matin, le bonhomme s’en prenait à Obama, le traitant de va-t-en guerre, maniant l’amalgame avec un art déroutant, le comparant au crétin qui l’a précédé…

La politique, ce sont des ambiances que l’on met en place, Monsieur. Un cap que l’on prend, des machines que l’on met en marche, une équipe que l’on forme, des tempêtes que l’on essuie, des cons que l’on mate.

Quand on pilote, noir et démocrate, un navire de 305 millions de passagers, qu’on décide, comme l’a fait Roosevelt 65 ans plus tôt, démocrate lui-aussi, de changer leur quotidien, en leur donnant un avenir, envers et contre tout, on est prêt, Monsieur, à prendre des coups et à ignorer les crétins. « Finir le boulot », pour un démocrate, un républicain, un vert ou un simple être humain, c’est ne pas livrer les afghans aux talibans, tout simplement.

Il faudrait être con pour en décider autrement.

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