Lettre aux français.

(Postée le samedi 5 mai 2007 à l’attention de ceux qui se sont levés tôt ce lundi…)
Ce matin, vous aurez un président. Le vingt-troisième président de votre République, le vingt-troisième homme, la vingt-troisième raison de ne pas prendre de risque, de ne pas regarder vos devoirs civiques au grand-angle.
Mercredi dernier, tout était déjà joué, c’est du moins le constat limpide que l’on pouvait dresser en observant les réactions autour de soi, pendant le débat. A mes côtés pourtant, une amie, française, journaliste et professeur, jeune veuve digne mais vive et enjouée, se penchait vers moi, ravie, à chaque bon mot, à chaque bonne réplique de la dame, à chaque expression déjantée de cette passion qui dévore les humanistes et qui manquent si cruellement aux autres. Sentait-elle un écho possible ? Voyait-elle mes yeux briller en regardant la dame se battre, affronter seule, cent cinquante années d’histoire de France où l’unique femme, trône, en plâtre, sur la cheminée désaffectée des mairies ?

Parmi ceux qui se sont levés tôt, ce lundi matin, quelques-uns auront voté pour lui, motivés par le business ou rongés par la peur.
Parmi ceux qui auront voté pour elle, ceux qui pensent que la planète n’est pas un centre commercial sous haute surveillance mais une école où l’on apprend la vie et les autres.

Vous venez donc de prendre 5 ans fermes et je suis de tout coeur avec vous. Vous vous en remettrez, comme chaque fois, et les femmes aussi.
Mais vous verrez qu’elles ne sont qu’en sursis.

Pierdo

1 Comment

  1. joseph
    septembre 20th, 2009 16:20

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