Avoir le vain gay…

Pouvez-vous me dire, Anne-Catherine Lyon, pouvez-vous me dire – et je vous le demande sur le ton de Francis Blanche dans le sketch du médium – pouvez-vous me dire pourquoi, au milieu d’un parterre de gens formidables, d’anciens conservateurs de musées, de critiques d’arts au chômage, d’esthètes rompus aux brises de la politique, façonnés aux rigueurs des marchés, de la presse au théâtre en passant par la musique et la danse, pouvez-vous me dire ce qui se passe dans la tête d’une femme intelligente qui décide d’aller chercher Pierre Keller pour diriger le projet du musée des beaux-arts de Lausanne ?

Oui, je sais, avec Pierre Keller, vous êtes assurée de provoquer un boucan d’enfer, de susciter la curiosité et peut-être même la critique mais en aucun cas l’indifférence. Alors Anne-Catherine Lyon, en êtes-vous là, vraiment, vous, la femme intelligente que je préfère attraper sur un choix douteux plutôt que sur une faiblesse au volant ? Certes, s’avancer vers le pape indiscutable du design vaudois est un geste ostensible de pardon vis-à-vis des critiques, pieds de nez et autres pitreries dont le radical affiché a fait montre en rejoignant Renens avec « son » Ecal.

Le bon goût me préserve de m’étaler trop sur les mille est une raison que nous aurions tous de redouter ce vacarme. Si la complaisance et l’attention « amusée » d’autres politiques avant vous, ont contribué à faire et refaire la réputation de Pierre Keller, vous devriez, pesant le rare pour et l’écrasant contre, renoncer à faire de la culture un jouet de la jet set de province.

Bientôt privé de la direction de l’Ecal, Pierre Keller dit, vouloir revaloriser son oeuvre…A mon humble avis, c’est déjà un plein temps.

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