Pas joli-joli !

Lentement, inexorablement, l’épisode « Décaillet » évolue, s’insinue, gonfle, enfle et s’étend, avec autant de jalons attendus qu’une véritable affaire. De Dreyfus à Dieudonné, en passant par ELF, Tournesol et même Outreau, les « affaires » passionnent, enflamment, divisent, déchirent. Il y a d’abord le relais médiatique, assuré par un organe de presse démago, puis viennent les commentaires populaires entendus à la stammtisch de la Croix-Blanche de Courtételle. Suivent les injures, les larmes. Les réponses, les droits de réponses, les débats, les déballages. Les rebondissements, les mobilisations, les pétitions.
Les confessions, le temps qui passe, l’ennui…
Vous m’ennuyez, Stéphane Bonvin. Samedi dans « mon Temps », celui de 8h15 devant mon petit noir avec un filet de soleil sur l’oreille, vous titrez « Décaillet, notre Loana ». Franchement, Monsieur, je pense à cette phrase qu’il faudrait laisser traîner avec le ton de son Guitry d’auteur : « Les critiques sont comme les eunuques: ils savent mais ne peuvent pas ». Craignez-vous donc, comme tant de témoins de la médiocrité de la presse, que quelqu’un qui évoque plus volontiers Gonzague de Reynold que Lauriane Gilliéron ne vous fasse de l’ombre ?
Il y a quelques années, on se foutait de Pierre Mercier parce qu’il n’utilisait que 5000 mots dans ses commentaires sportifs (largement suffisant à mon goût d’ailleurs) sur la Première. Aujourd’hui, on esquinte Décaillet pour le contraire… Navrant! mais le plus grave, c’est d’en parler.
Je tremble à l’idée que peut-être, en France, même voisine, des auditeurs de France-Inter constatent, médusés, à quoi s’amusent les suisses, en redoutant que des gens bien disent les choses trop bien.
Je ne sais pas si j’aime Décaillet, mais il est bon, Monsieur.

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